Purified In Blood "Flight Of A Dying Sun" (Metal/Indie Recordings)

La Norvège a toujours été le berceau des groupes de metal poussant la provocation à l’extrême comme le firent (ou le font toujours) Mayhem, Burzum ou encore Gorgoroth. Cracher (plutôt vomir) sur les religions, vénérer (vraiment ou faussement) Satan, introduire des cultes païens (avec des connotations plus ou moins limites) ne sont que des détails parmi une longue liste que les Scandinaves ont mise au point par le biais de leurs textes ou de leurs visuels. Avec un logo, rappelant fortement le sigle SS, le nom de Purified In Blood me paru suspicieux au début mais, après maintes recherches (heureusement) infructueuses, seule l’information de la présence de membres straight edge dans le groupe fut recueillie. Les Norvégiens ne dérogent donc pas à la règle susnommée, poussant le bouchon relativement loin sans jamais déraper complètement. Cette ligne de conduite (principalement d’extrême gauche) sans alcool, ni drogue, ni tabac, ni sexe (essentiellement) a d’ailleurs été une des raisons de la rupture du groupe en 2007, certains de ses membres ne voulant plus être straight edge. Depuis 2008, Purified In Blood est revenu sur le devant de la scène en sortant un deuxième (2010) puis un troisième album cette année : « Flight Of A Dying Sun ». J’avais connu le quintet, il y a deux ans, lors de la sortie de « Under Black Skies » où, à l’époque, un second chanteur officiait encore. N’étant pas trop adepte de ce fonctionnement, mon engouement pour cet opus en avait été (entre autre) un peu freiné. Ici, point de tout ça. La dernière galette propose 8 titres d’un metal scandinave dans la plus pure tradition rappelant souvent Entombed. Les riffs mélodiques de l’album précédent ont laissé la place à des plus graves et plus lancinants comme dans Mot Grav ou Iron Hands tandis que les soli oscillent entre une touche heavy ou plus progressive à la Mastodon selon les morceaux mais n’en restent pas moins majestueux. On entendra par-ci, par-là des instruments plus classiques comme le tambourin, présent aussi chez leur copain de Kvelertak. Le désormais unique chanteur déroule, du début jusqu’à la fin, sa voix gutturale, surgie d’outre-tombe pour que l’ensemble sonne encore plus massivement qu’il ne l’est déjà. « Flight Of A Dying Sun » s’inscrit donc dans la lignée d’un Bleeding Through mais le dépasse allégrement car les mauvaises idées de parties vocales ou de synthés mélodiques n’ont pas fait parties des plans de Purified In Blood. C’est froid, c’est noir, c’est malsain, c’est le Nord, c’est bon.
Etienne