Sliver "Generation A" (Rock, Metal)

Ce trois titre pour Sliver est un condensé qui s’inscrit dans la continuité de  ses autres récents EP («Music is a weapon» et «Kamikaze»). La forme est propre, efficace et le fond est humaniste, de quoi attirer notre génération d’oreilles donc.
À l’écoute des compositions du complot franco-belge, je pense instinctivement au groupe français Outrage ou à 64 Dollar Question. N’attendez pas de moi une énumération de comparaisons exhaustives car je ne suis pas une adepte des effets de style, des add électroniques et autres sucreries synthétiques.
Mais il faut bien l’avouer, ici l’alchimie est fraiche et noblement proportionnée.

Le  mégaphone appelle plusieurs fois à l’éthique, la résonnance de la caisse claire sur Dead president sonne la raison, les dissonances soulignent des passages psychés, les sonneries marquent le début de l’engagement social sur The invisible commettee  et ses triggers de batterie la rendent justement efficiente.
Ces effets s’imbriquent et n’enlèvent rien du côté grunge de la guitare ainsi que des passages métal sur la fin de The invisible committe qui happe nos hochements de tête.
Le procédé Sliver est imparable : chaque morceau détient des parties chargées qui tranchent avec la légèreté des parties instrumentales, presque aériennes.
Une méthode qui accouche de  morceaux complets aux refrains vitaminés pour le délice des oreilles.
Le titre acoustique  Break the screens fait ressortir le possible du groupe avec cette gratte à l’esprit flamen’roll, dans le salon du groupe, comme si on y était.
Si le chant nasal révèle des lignes assez prévisibles, il a le mérite d’adhérer de façon corrosive à notre mémoire. Le message à l’auditeur se voit donc sans appel. Mon caractère fédérateur y préfèrerait une surdose de chœurs comme les  « we will hack » de We are the one  pour que les lignes de chant gagnent en profondeur.
En tout état de cause, Sliver passe haut la main le contrôle technique par la pureté du son et les slogans martelés. Une démarche professionnelle donc, appuyée par la durée vendeuse des morceaux (3 minutes cuisson rapide) et le visuel sans équivoque de la pochette (petit garçon VS militaires).
Hâte donc de découvrir ce groupe dans nos contrées du sud. Ce sera l’occasion de pouvoir comparer ce produit ficelé, avec une réalisation en live des quatre experts de l’alchimie et ainsi observer comment sont utilisés/compensés les nombreux effets.
Sliver, c’est quatre occupants d’un rock engagé à l’éclat métallisé.
Chloé