Hell Paradise "Enemies of Ourselves" (Rock, Metal/Nosedungs Records)

Deux ans que Hell Paradise a sorti « Industrial Overdose », son premier album (plutôt regroupement des démos précédentes) et en 24 mois, le groupe a subi pas mal de changement. Déjà dans le line up, totalement remanié, après le départ du batteur, en forme de turnover ; le guitariste précédent a désormais pris les baguettes tandis qu’arrivait un jeune rookie à la six cordes. Pari audacieux pour les Narbonnais que de reprendre le dur chemin de la reconstruction avec une personne n’ayant pas le même bagage musical. Ils auraient pu tomber dans le piège de l’empressement afin de (malhabilement) prouver au public que la fin n’était pas inévitable mais forts de leur expérience, les quatre membres ont pris le temps de se ressaisir, définir une ligne claire et recomposer finalement. De tout ceci en ressort aujourd’hui « Enemies of Ourselves » ou 9 titres du Hell Paradise nouveau. L’autre changement notable est à l’intérieur des morceaux avec un durcissement de style comparé à « Indutrial Overdose », surement dû à ce fameux turnover. Oscillant désormais dans un rock lorgnant vers le metal et le punk, la formation a désormais une approche plus rentre-dedans et plus vive. Le tempo reste relativement soutenu sans tomber dans le punk hardcore mais nous gratifie de quelques accélérations bien senties à certains moments, nous tenant, de par ce fait, habilement en haleine. On notera cependant quelques accrocs par ci, par là à la batterie (notamment dans les breaks) et des riffs rentrés à la limite du temps ce qui donnera une sensation de cafouillis par moment. Le choix des morceaux reste aussi à discuter car sur le tout, deux sont issus de la première galette, ce qui réduit malheureusement les nouveautés au nombre de sept. Un peu cheap pour un album, à mon goût. Néanmoins, « Enemies of Ourselves » m’a conquis de par le son très pro pour un enregistrement maison, par les petits détails bien travaillés figurants sur les titres (chœurs et samples) et surtout par le plaisir manifeste que les musiciens se procurent en jouant (surtout sur Sodovolution). Même si le nouvel album de Hell Paradise recèle quelques erreurs techniques, l’ensemble convainc de par son entrain et sa sincérité. Un bon moment en perspective.
Etienne